"marcel chez-robert "
la "boîte-en-valise" de marcel duchamp
une proposition de michel delacroix
Dans cette ultime exposition chez-robert un monolithe noir obstrue l’espace de la gallerie. Regardant de près on découvre le coté granuleux du recouvrement en peau noire. Certaines imperfections et éraflures sont perceptibles, mais elles ne révèlent rien. Notre œil bute sur cette masse noire, elle fruste notre regard autant qu’elle invite notre imagination à percer ce mystère.
Cette exposition qui conclut le projet entrepris par Michel Delacroix voilà quelques sept ans est paradoxale et ironique, tout comme l’esprit qui a fondé chez-robert comme un espace d’exploration.
Projet d’un artiste au service d’autres artistes, la fin se conclut par mdlx intervenant lui-même chez-robert. Voyageant avec son dispositif dans ses valises, l’artiste s’est rendu à Kansas City, et à l’intérieur du Musée Nelson-Atkins a reconstruit son espace d’exposition pour y installer une des pièces de la collection, la célèbre « Boîte-en-valise » de Marcel Duchamp. Cette œuvre, édité à multiple exemplaires, souhaitée par l’artiste comme manière de diffuser son œuvre, devient ainsi un ready made en soi.
Le musée rétrospectif miniature que Duchamp a fait de sa propre œuvre reste caché au regard, il échappe à la spécificité et invite plutôt, par son hermétisme, à songer à toutes les expositions que chez-robert a générées. Le geste de terminer le projet par sa mise en boite, est une façon de clore le potentiel que cet espace avait suscité pour passer à une autre étape. Avec cette intervention, Michel Delacroix clôt un chapitre important de son œuvre d’artiste qui l’a mené à agir en tant que commissaire et souligne le coté poupée russe de ce projet en l’exhibant muséalement. C’est une célébration du dispositif comme espace d’inspiration et un hommage aux artistes qui y ont participé.
Julián Zugazagoitia
Directeur du Musée Nelson-Atkins
"marcel chez-robert "
"valise in a box" by marcel duchamp
In this last exhibition, a black monolith obstructs the gallery space. With a closer look, one can see the granular aspect of the covering black skin. Some imperfections and scratches can be detected, but they do not reveal anything.
This black mass stops and frustrates our gaze while urging our imagination to solve the mystery. This exhibition closes the project undertaken by Michel Delacroix seven years ago. It is paradoxical and ironic, just as the spirit that founded Chez Robert as a unique experimentation space.
This is a project by an artist at the service of other artists. The final step comes with Delacroix intervening as an artist at Chez-Robert. He traveled with this platform to the Nelson-Atkins museum (Kansas city) where he re-built his exhibition space in order to install a piece from the collection, the famous « Boite en valise » by Marcel Duchamp. This multiple work of art, designed by Duchamp as a way to disseminate his work profusely, becomes a « ready made » of its own device .
Nevertheless the miniature retrospective museum that Duchamp created remains hidden from sight. It escapes any given specificity and, instead, through its hermetic nature, invites us to think at all the exhibitions that chez-robert generated. The act of ending this project by canning it, is a way to close the potential that this space had brought about, in order for Delacroix to move on to new projects.
Through this event, Michel Delacroix closes an important chapter of his work that allowed him to act as a curator of his own space.
With this piece, he underlines the « Russian doll » aspect of this project by showing it within the context of an encyclopedic museum. He celebrates this concept as a place of inspiration at the same time that it pays a tribute to all the artists who took part in this project.
Julián Zugazagoitia
Directeur du Musée Nelson-Atkins