"tyvoli, tivoli, tivoly"
Thomas Benard
exposition du 30/01/12 au 11/03/12
Thomas Bénard s’empare de la tivolimania, sujet répandu dans l’histoire des arts, pour développer un projet in situ.
L’acte 1 pose le décor. Sept éléments agencés selon la forme synthétique d’un temple. La lecture linéaire des images est déréglé, les « faux-raccords » semblent paradoxalement délibérés.
L’acte 2 installe la dramaturgie. La lumière du jour est diffracté par la paroi rouge feu. Traditionnellement associé au décor de théâtre, cette couleur en souligne l’artificialité et l’espace symbolique de la représentation. Certaines parois sont tombées, ouvrant la galerie virtuelle à la campagne jurassienne d’où se pense le projet chez-robert.
L’acte 3 parachève la référence à la source, où un ensemble de citations accompagne désormais les images, extraites de descriptions du site tiburien.
Par cette succession de mises à distance avec le contenu original, Thomas Bénard porte un regard critique sur le statut des images et des conditions de leurs émission-réception stratifiées, particulièrement dans le contexte « iconophage » des nouveaux médias. Déployant dans ses ramifications multiples les usages de l’hypertexte, il brouille les pistes et les sources, joue du remploi de structures existantes, rappelant les pratiques de citation et de transformation qualifiées par Gérard Genette d’ « hypertextuelles », dans un ultime pied de nez à la filiation pittoresque et à l’exercice de style, où le pouvoir du spectateur est celui d’être conscient des ressorts du spectacle.
Claire Migraine, Londres, Janvier 2012
"tyvoli, tivoli, tivoly"
Thomas Benard
exhibition from 03 january to 11 march 2012
One of the biggest highlights in history of arts – the Tivoli mania – is the starting point of the in situ project developed by Thomas Bénard.
Act I: the scene is established. Seven elements are arranged in the gallery following the rough form of a temple. The linear reading of images is unsettled; “jump cuts” seem paradoxically to be intentional.
Act II: the staging is set up. Daylight is diffracted by the fiery red wall. Traditionally associated to theatre setting, this colour underlines the artificiality and the symbolic area of representation. Certain walls have fallen, opening the gallery onto Jura mountains country, where chez-robert project is taking place.
Act III completes the reference to the original site. A set of quotes is now added to the pictures, extracted from descriptions of Tivoli’s site. With this series of distance-taking from the original content, Thomas Benard is looking critically at the status of images and the conditions of their stratified emission-reception, especially in the new mass media “iconophage” context. Displaying in its multiple dimensions hypertext usage, he spreads confusion, plays with the reuse of existing structures, recalling quote and transformation practices qualified by Gerard Genette as “hypertextual”, cocking an ultimate snook at the picturesque connection and the exercise in style, where the viewer’s power is actually to be aware of show’s mechanisms.
Claire Migraine, Londres, January 2012
translated by Noémie Benard