chez-robert

"basalte" Romain Metivier
exposition du 05/09/2011 au 15/10/2011

Le basalte a une structure microlithique composée essentiellement de plagioclases, de pyroxènes, d'olivine, et de magnétite. Cette roche volcanique sombre est obtenue lorsque le magma se solidifie au contact de l’eau et de l’air. Un exposé rigoureux sur la nature du basalte serait tentant s’il ne s’éloignait des intentions premières de Romain Métivier dont le travail sur la minéralogie évoque plutôt l’amateurisme du collectionneur fasciné par la beauté des formes géologiques, un XIXe siècle où le développement scientifique est encore empreint de projections fantastiques, de paysages lointains, de légendes et de théories loufoques. Cette double perspective formelle et fictionnelle est en effet au cœur de sa proposition pour chez-robert. Il s’appuie dans un premier temps sur la dimension miniature de ce projet singulier de galerie en s’intéressant aux techniques d’étude microscopique du basalte, qui s’opère par la réalisation d’une lame mince, une coupe fine de la roche qui révèle une structure de fragments colorés et enchevêtrés. A partir de cette représentation évoquant un travail de vitrail, il réalise une verrière qui vient chapeauter l’espace de chez-robert et projeter dans la salle d’exposition, sous l’action d’un éclairage artificiel, des halos bleus, orange ou fuchsia. Il se dégage ainsi une atmosphère diaphane rappelant autant l’esthétique de L’enfer de Clouzot, de certains films d’Argento ou de 2001 L’Odyssée de l’espace que les projections des vitraux du clocher de l’église Saint-Joseph du Havre dessinée par Perret. Au sol, reposent des formes longilignes et hexagonales, colorées et pailletées, directement inspirées, dans une version certes plus pop, des orgues basaltiques, impressionnantes formations géologiques qui strient verticalement la roche, comme autant de pieux dressés. L’exposition repose ainsi sur un jeu d’échelle, entre manifestations microscopiques et maximalistes d’un même phénomène naturel, mais réussit cependant à s’extraire du référent d’origine pour apporter une autonomie formelle à des pièces qui fonctionnent comme des amorces de fictions, comme le décor d’une action venant d’être jouée ou restant à advenir. Comme souvent, Romain Métivier échappe à l’existant pour tendre vers une projection fantasmée, entre images de fête triste, ambiance SF et découverte de trésor archéologique à la sauce Indiana Jones.

Raphaël Brunel



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"basalte" Romain Metivier
exhibition from 5 sept2011 to 15 oct 2011

Basalt has a microlithic structure mainly made up of plagioclases, pyroxenes, olivine and magnetite. This volcanic dark rock is obtained when magma is solidifying in contact with water and air. A strict statement on basalt's nature would be tempting if it wasn't moving away from Romain Metivier's first intentions and whose work on mineralogy rather evoke the collector's amateurism fascinated by the beauty of geological shapes, an XIX century when scientific expansion is still marked by fantastics projections, far landscapes, legends and barmy theories. This double perspective formal and fictional is indeed at the heart of his proposition for « Chez Robert ». At first he leans on the miniature aspect of this singular project gallery, by being interested in basalt microscopic studies technics that proceed by making a thin section of the rock that reveal a structure of colored and tangled fragments. From this representation evokating a stained glass work, he makes a glass roof that comes heading « Chez Robert »'s space and casting in the exhibition's hall, under the effect of an artificial lighting, blue, orange or fuchsia halos. Thus comes out a diaphanous atmosphere reminding as much aesthetics like L'enfer from Clouzot, some Argento's movies or 2001: A Space Odyssey as the stained glasses projections of Saint-Joseph's church steeple in Le Havre drawn by Perret. On the floor, lie some rangy and hexagonal shapes, colored and glittery, directly inspired, certainly in a more pop version, from the columnar basalt, impressives géologicals formations verticaly striating the rock such as put up stakes. The exhibition in this way is based on a scale game, between microscopics and radicals appearances of the same natural phenomenon, but however succeed in climbing out of the original referent to bring a formal autonomy to pieces that work as fictions beginnings, as the set of a freshly played action or remaining to happen. As often, Romain Metivier, escape from the existent to strive for a fantasized projection, between sad celebration pictures, SF atmosphere and archeological treasure's discovery with an Indiana Jones flavour.